Alors que les entreprises industrielles sont incontestablement un élément stratégique de l'économie française de demain, le manque de foncier pousse de nombreux acteurs à s'éloigner des zones urbaines. L'essor du e-commerce a fortement contribué à la hausse de la demande de locaux d'activités qui, outre la petite production industrielle, fournissent des espaces de stockages souvent adaptés à la logistique urbaine. Pourtant le foncier industriel disponible en centre-ville ne cesse de se réduire au profit des immeubles de bureaux, logements et équipements publics. Les offres de locaux d'activités sont nombreuses notamment dans l'Est Lyonnais.
383 102 m² de locaux d’activités ont été placés sur le marché lyonnais en 2021, le T4 ayant enregistré une forte croissance. Au total une hausse 12% de la demande placée a été constatée au regard de la moyenne décennale. 157 millions d’euros ont été investis sur le marché des locaux d’activité lyonnais en 2021 : un montant supérieur de 120 % à celui enregistré en 2020 qui témoigne de l’appétit croissant des investisseurs pour ce type d’actif. Or cet essor du marché génère – à Lyon comme au sein d’autres métropoles et agglomérations – un manque d’offre qui pénalise les entreprises, contraintes de trouver des solutions immobilières à l’extérieur du tissu économique urbain.
L’offre immédiate à Lyon en matière de locaux d’activités atteint 225 192 m² disponibles au T4 2021, dont 31 % de locaux neufs. Le manque d’offres disponibles combiné au déficit d’opportunités foncière font ainsi obstacle au renouvellement du parc immobilier, pénalisant également les projets de réhabilitation dans plusieurs secteurs. Un phénomène que l’on retrouve dans plusieurs métropoles telles que Rennes, où le stock disponible se réduit fortement (100 000 m² contre 149 000 m² en 2020) avec un risque de fortes tensions sur le marché.
Même constat dans le Gard où près 100.000 m2 de locaux d'activité et d'entrepôts logistiques ont été écoulés en 2021, Montpellier faisant également face à un manque de foncier d’activités depuis 2020. Cette pénurie d’offres pourrait par ailleurs s’aggraver suite aux mesures gouvernementales visant à freiner l’artificialisation des sols et donc la construction de nouveaux sites ; la demande des utilisateurs de locaux d’activités pourrait ainsi se reporter vers d’autres typologies d’actifs tels que les parcs d’activités, lesquels peuvent offrir une solution adaptée à la nouvelle logistique urbaine et à la livraison du dernier km.
